S’autoriser le droit à la vulnérabilité

Strong black woman”, “femme potomitan”, “les femmes noires sont fortes”

La militante afro féministe Bell Hooks explique dans son livre “ne suis-je pas une femme” que la société a recours à ces stéréotypes de femmes noires asservies comme outils de deshumanisation, de destruction et de propagande.

Ils sont diffusés dans les médias, la culture populaire, la pensée collective, pour silencer et signifier aux femmes noires de faire preuve de retenue émotionnelle.

D’où viennent ces injonctions ?

Dans les Amériques noires, le système esclavagiste enlève la place du père dans les foyers. On assiste alors à la création de sociétés matrifocales où l’organisation familiale est centrée sur la mère. La femme noire devient le pilier de la famille et par conséquent, elle ne peut s’autoriser à être vulnérable.

Elle finit elle même par adhérer à ces injonctions, et s’interdit de vaciller .

Et si la vulnérabilité était une force ?

La chercheuse en travail social Brené Brown, auteur du best seller “the power of vulnerability” explique que la vulnérabilité c’est avoir le courage de se présenter et d’être vu quand on sait qu’il n’y a aucune garantie”.

S’autoriser à etre tout simplement

Les espaces bienveillants, de profonde sécurité et de sororité permettent d’aller vers plus d’authenticité en déposant les masques et les armures. En accueillant la vulnérabilité de l’autre, puis la sienne.

Le mot de la fin par Christiane Taubira

“Marre d’être fortes. On veut être faibles. Quand on veut.

On n’est pas rigides et verticales et rectilignes.

On n’est ni pilier, ni pilotis, ni pivot, ni pylône, ni poteau.

On est rondes, ovales, triangulaires, oblongues, charnues, pulpeuses, crémeuses.

On est éruptives, mélancoliques et maussades.

On est des courbes, la vie nous courbe, on veut plier… des fois.

On ne veut pas $etre des femmes fortes. Point final.”

Extrait de livre Frivolités.

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